
En racontant son histoire, Edouard Bergeon nous livre un film très émouvant sur les difficultés d'être un agriculteur indépendant, emprisonné dans des administrations oppressantes et un devoir de rentabilité vital.
Avec une sincérité évidente, le cinéaste filme les champs et le métier avec amour, mais aussi une certaine répulsion lorsqu'il pose sa caméra sur le regard perdu et troublé du fils, incarné avec force par le jeune Anthony Bajon. Là où AU NOM DE LA TERRE frappe fort, c'est dans sa faculté à distiller une émotion pesante qui éclate dans un dernier tiers puissant. Une histoire de famille où les pères sont absents, chaque génération répétant l'erreur de la précédente.
Même s'il en rajoute dans certains aspects de sa réalisation (musique parfois maladroite, ellipses permettant difficilement de comprendre certaines conséquences), mais Bergeon impressionne avec certaines séquences remarquables (dont un incident où les flammes dévorent l'écran) tout en étant un excellent directeur d'acteurs (aidé, il est vrai, par le fait qu'il raconte sa propre histoire). Il offre un rôle en or à Guillaume Canet, incroyable en père dépassé par une situation devenue incontrôlable, passant d'une émotion à l'autre sans en rajouter inutilement. AU NOM DE LA TERRE se termine avec une douleur qui nous poursuit bien après la séance...
AVIS GLOBAL : Un premier film solide qui, au-delà de dresser un constat amer sur les difficultés d'être un agriculteur indépendant, nous narre une saga familiale touchante.
NOTE : 14 / 20
AU NOM DE LA TERRE 1h43
Un film réalisé par Edouard Bergeon
Avec Guillaume Canet, Veerle Baetens, Anthony Bajon, Rufus.