
Lancée comme un véritable phénomène, la première série en live estampillée STAR WARS est indéniablement impressionnante visuellement et respecte totalement les codes de la saga. Parfois trop ? THE MANDALORIAN possède effectivement de franches limites et une narration divertissante, mais qui manque de fond. On liste les bons et les mauvais points d'une première saison qui ouvre de nombreuses possibilités.
LES BONS POINTS
- Le mandalorien
Une vraie présence, impressionnante et mystérieuse. Introduit avec pertinence, le mandalorien possède un background intéressant qui se dévoile au fil des épisodes. Amener de la personnalité à un personnage qui porte constamment un casque, cela rappelle l'un des autres grands personnages mythiques de la saga (un certain Dark Vador). Attention, loin de moi l'idée de comparer l'une des figures mythologiques les plus denses de l'Histoire du cinéma avec le mandalorien, mais le casque a une véritable puissance dramaturgique et on regrette presque de voir son visage dans l'épisode 8. On a envie d'en savoir davantage encore sur lui et son peuple (les mandaloriens n'ont pas encore dévoilés tous leurs secrets et on regrette que l'intrigue ne se concentre pas assez sur eux).
- La direction artistique
Aucun doute, on voit les moyens mis à disposition pour plonger le spectateur dans un univers qu'il connaît bien (on parle d'un beau budget de 100 millions de dollars). Avec quelques fulgurances stupéfiantes (l'épisode 4 est impressionnant) et le voyage entre différentes planètes, la série décide d'imprimer sa patte visuelle au détriment de véritables enjeux. On peut sans mal s'en contenter et revoir avec plaisir les nombreux décors très réussis de chaque épisode.
- La dynamique
Il est franchement difficile de s'ennuyer devant THE MANDALORIAN. L'action y est parfois excessive en prenant une place prépondérante dans chaque épisode. Doit-on bouder son plaisir pour autant ? Absolument pas, que ce soit les nombreux gunfights ou les courses-poursuites qui parsèment constamment chaque intrigue, Jon Favreau et son équipe n'ont pas lesiné sur l'épate visuelle permettant au show de tenir la distance tout au long de ses huit épisodes.
- L'univers STAR WARS
Impossible de passer à côté de ce point, respecté à la lettre par Jon Favreau. Trop ? Sans aucun doute, mais les fans seront ravis de revoir la Cantina, Tatooine et autres Stormtroopers sortis de l'après-chute de l'Empire. Là aussi un point très intéressant en terme de narration qui ne fut pas parfaitement exploité...
- La bande-originale
Ce n'est pas le moindre des exploits de la série : parvenir à définir sa propre identité musicale alors que STAR WARS est purement indissociable de ses mélodies (et de John Williams, par conséquence). Ludwig Goransson (CREED, BLACK PANTHER, le futur film de Christopher Nolan TENET) trouve sa voie et délivre une partition exemplaire qui colle parfaitement à l'ambiance de la série. Le thème du Mandolarien (intitulé THE MANDALORIAN) est particulièrement efficace.
- Baby Yoda
Il est presque impossible de ne pas l'aimer. TOUT est fait pour qu'il soit inoubliable et important. Il est mignon, infantile, maîtrise la Force et rappelle l'une des plus grandes figures de la saga. Sa fonction ? Il guérit, sauve le mandalorien avec la Force et amuse le spectateur. Il est l'attraction de la série, indiscutablement.
LES MAUVAIS POINTS
- Baby Yoda
La qualité du personnage est également son défaut : son attraction défavorise la série puisqu'elle s'oblige à se concentrer sur cette mignonne créature trop attendrissante. De ce fait, son impact se répercute sur le ton plutôt bienveillant de la série et empêche aux six premiers épisodes de véritablement passionner

par leur pauvre dramaturgie. D'autant que sa fonction reste assez limitée. Mais peut-être que le personnage gagnera en substance dans la prochaine saison...
- Le scénario
Etrange de voir une série en 2020 ne choisissant pas un véritable aspect feuilletonnant convoquant les spectateurs à revenir chaque semaine (d'autant que c'est le choix de DISNEY + de ne diffuser qu'un épisode par semaine). Hormis le final en deux parties, la série a franchement délaissé toute notion d'intrigue et les enjeux semblent souvent confus. La plongée dans l'après-Empire aurait pu être passionnante, mais se retrouve trop souvent résumée à l'aide de quelques dialogues explicatifs. Pourtant, les scénaristes auraient pu profiter des nombreuses heures de narration que peut contenir une série pour explorer au maximum cette période trouble.
- La dramaturgie
D'accord, on n'attendait pas non plus un space western sombre et violent. Mais on n'attendait pas forcément une ambiance si éclairée. Là où la postologie a joué du drame pour dérouler ses enjeux, THE MANDALORIAN ne repose clairement pas sur cet aspect. Jon Favreau a décidé d'un ton plutôt léger qui renoue avec le serial d'antan. C'est un choix, mais on était en droit de désirer plus.
THE MANDALORIAN
Disponible sur Disney +